J’ai publié, en 2009, dans Les Temps Modernes, un article intitulé : « L’inconscient sociologique. Emile Durkheim, Claude Lévi-Strauss et Pierre Bourdieu au miroir de la philosophie ». Il est désormais en accès libre sur le portail cairn. On peut donc le lire en cliquant ici :
http://www.cairn.info/revue-les-temps-modernes-2009-3-page-99.htm
Résumé :
On ne peut pas se contenter de constater qu’Emile Durkheim, Claude Lévi-Strauss et Pierre Bourdieu reçurent tous les trois une formation philosophique et ne cessèrent par-là suite d’affirmer, dans des termes d’une proximité surprenante, qu’échapper à la philosophie, ou rompre avec les formes de la pensée philosophique, constituait la condition de possibilité de toute recherche en sciences humaines et sociales, sans se poser la question de savoir s’il n’existerait pas une relation directe entre l’ethos sociologique et un type de rapport à la philosophie. La « rupture » avec la philosophie n’est en effet jamais totale : l’image que les sociologues se font de la sociologie est au contraire fortement dépendante de l’image négative qu’ils se font de la philosophie, qu’ils invoquent toujours comme un repoussoir ou un spectre qu’il faudrait s’efforcer de conjurer. La perception sociologique de la philosophie constitue dès lors un système d’oppositions, un ensemble de goûts et de dégoûts très profondément ancrés dans les cerveaux des praticiens des sciences humaines et sociales — et qui se situent, pour ainsi dire, au fondement même de la discipline et de la définition qu’elle donne de son identité. En la reconstituant, cet article propose une analyse sociologique de la genèse, de la structure et de la fonction de l’inconscient sociologique.
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