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Dans le numéro d’avril d’Arcane un entretien avec Antoine Clauss en français et en anglais sur Kafka, la critique du pouvoir, l’amitié et une interprétation abolitionniste d’Anatomie d’une chute. @arcane_pressKafka peut-il nous permettre de réfléchir à la violence d’Etat, aux pratiques institutionnelles, au droit et, pourquoi pas, aux moyens d’améliorer l’action publique ?Lundi 6 mai et 13 maiOn pourrait dire tant de choses sur le nouveau roman d’Edouard. Que c’est un récit d’évasion qui fonctionne comme un récit de bandits sociaux qui complotent pour déjouer les logiques du pouvoir; que c’est l’entrée du bonheur dans la littérature de confrontation, où la joie prend la forme d’un affect non spinoziste, celui non pas de voir une nécessité s’accomplir mais au contraire de voir une nécessité être défaite ; que c’est une méditation qui part d’une singularité - sa mère, Monique - pour mettre en question certains des réflexes du discours contemporain du gauche, et montre la positivité de situations souvent constituées comme négatives - être assisté, être représenté par d’autres, être pris en charge ; que c’est une proposition de créer une nouvelle perception du monde social, un nouveau clivage qui prendrait en charge des souffrances si peu thématisées - entre ceux qui peuvent se transformer, à qui la métamorphose est possible et ceux qui sont piégés, enfermés, bloqués; que c’est un ouvrage sur ce que “rien” veut dire - c’est-à-dire rien - ce qui fait figure d’un impensable pour les classes dominantes quand elles se représentent les conditions de vie qu’elles imposent aux classes dominées; que c’est une analyse sur la complexité des relations familiales. Mais c’est un livre majeur aussi car c’est un livre matérialiste, qui interroge notamment la conquête de la liberté par rapport à la domination masculine en des termes non pas psychologiques mais financiers: “le prix de la liberté” est le sous-titre du livre. Kimberlé Crenshaw écrivait dans son article célèbre sur l’intersectionnalité que l’un des biais constituants des mouvements politiques étaient de prendre pour point de référence les fractions dominantes de la minorité qu’ils prétendent défendre. Elle invitait à inverser le point de vue : essayez de partir toujours, au contraire, du plus faible. C’est la question fondamentale que pose ce roman: qu’est-ce qui changerait dans le féminisme s’il prenait pour points de départ l’expérience et la vie de femmes comme Monique? Est-ce qu’alors ce que les femmes présenteraient au pouvoir ce ne serait pas avant tout une facture - celle du prix de leur liberté?Top Posts & Pages
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[Vidéo] : Penser l’art dans un monde mauvais
Voici la captation de la discussion publique à laquelle j’avais été invité par le Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris et qui s’intitulait : Penser l’art dans un monde mauvais.
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